Khady DIOUF, artisane de talent m’a été présentée par ma cousine Zeïnabou, il y a 18 ans à Dakar au marché de la Gare qu’on appelait aussi le marché malien.
Khady toujours le sourire aux lèvres et d’un optimisme à toute épreuve. C’était un réel plaisir de la voir ! Quand j’arrivai, toujours par surprise, devant son étal, on s’enlaçait et s’embrassait. Assise à ses côtés sur les bidons en plastique ou sur les pots de peinture recyclés, un bout de tissu jeté nonchalamment dessus et puis basta !
Khady toujours le sourire aux lèvres et d’un optimisme à toute épreuve. C’était un réel plaisir de la voir! Quand j’arrivai, toujours par surprise, devant son étal, on s’enlaçait et s’embrassait. Assise à ses côtés sur les bidons en plastique ou sur les pots de peinture recyclés, un bout de tissu jeté nonchalamment dessus et puis basta ! C’était parti pour des heures de “wakhtann* *discussion », palabre sur les enfants, le travail, les voyages. Les perles n’avaient aucun secret pour Khady, elle savait marier les couleurs, les formes les plus diverses. Grâce à son écoute, ses conseils, son ouverture d’esprit, j’ai pu laisser libre court à mon imagination. Ensemble nous avons créé de nouveaux bin-bin ces bijoux de tailles qui sont, pour les sénégalaises emprunts de sensualité, incontournables pour la « diplomatie conjugale«
Je passai commande, et après 2 à 3 visites au marché, c’était elle à son tour qui venait tantôt avec son fils aîné Ibrahima ou avec son apprenti me livrer les créations à la maison. Toujours soucieuse d’aider son prochain, elle employait régulièrement les jeunes des rues de son quartier pour honorer les commandes. Pour Khady, pas de jour de repos hélas, everyday non stop. Elle arrivait tous les jours vers 10h30 – 11h, ses collègues l’appelaient la patronne. Quelques fois, épuisée elle rentrait en taxi “clando” après la prière de timis ( le crépuscule ).
Khady pour qui le travail était la raison de vivre nous a quitté en 2017.
Aujourd’hui, les enfants que j’ai vu grandir ont pris la relève :
- Aïda l’ainée de ses filles, occupe la place de sa mère assise au marché
- Ibrahima son fils aîné qui a fait Génétique à Dakar, est aujourd’hui au Maroc en spécialisation Qualité et Environnement sur l’Industrie Alimentaire
- Cheikh depuis 4 ans à Marseille. Après avoir fait Biologie Cellulaire, BBSG Biologie Biochimie Structurale et Géonomique est aujourd’hui en Biologie Appliquée à l’Informatique
- Idrissa, le dernier est en 1ere année de pharmacie à l »université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Khady, était une grande dame. Repose en paix, ma grande sœur, mon amie…
En cas d’attirance, il faut savoir développer les sens Le bin-bin c’est la délicatesse des perles sous toutes ses formes et couleurs! La finesse des perles du bin-bin permet à toutes les femmes de ressentir la caresse des perles sur leur peau, le tintement discret, des perles qui s’entrechoquent, réveille la sensualité de ces messieurs en plus de la mélodie du son, bin-bin onomatopée wolof signifie littéralement « vas y mollo » ou « fais doucement ». Perles en métal, en verre, en bois, en pierre, ou en perles d’encens séchées, montées sur des fils de coton, nylon ou élastique, ces ceintures de perles que les femmes portent autour de la taille sont une des armes massive de séduction en Afrique.
Les femmes sénégalaises disent que c’est l’art de gérer son ménage avec diplomatie !